jeudi 30 mai 2013

TRIESTE: Apnée haute

par Lou Poirier

Flottements
flottements des sons
D'une image suspendue
Des fils accrochés



Flottements engourdis
au fil des mots
carnet de voyage
qu'on veut oublier
pour sombrer dans les profondeurs
des ambitions profanes

Laisser l'anecdote
et la raconteuse racontée
pour les événements synchroniques
les coïncidences
encore et encore
du mystique matérialisé

Engourdie, hypnotisée
par trop de mots qui vaguent et divaguent
soudain une phrase m'emporte vers l'intérieur de mes profondeurs
je perds le fil suspendu
je prends le large

L'anecdote devient mienne
Le trop plein de mot
déborde enfin
vers mes os

Flottement sonore
lumineux
écorché

Mais encore une fois repêchée, esouflée de me balader entre les sens et le trop-plein de mots, avec mes tentatives écourtées de sombrer dans mes profondeurs sans distraction, j'échoue inlassablement déconcentrée par ce tic ou ce toque d'actrice, qui me ramène cruellement à la surface
je ne peux résister à me demander
pourquoi,  Mari-e- mets-tu-e des -e- à la fin-e à la fin de chaque mot
une bouée qui me garde en surface alors que je voudrais tant plonger au plus creux
jusqu'au silence.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire