le rez-de-jardin comme un rez-de-chaussée du coup, avec pignon sur rue, lieu de notre publicité
et puis une brèche s'ouvre et, à la cave, dans cet espace clos qui permet l'émergence et la réalisation de tous mes instincts
dans l'espace clos de ma tête où j'ai la liberté d'assouvir tout ce qui me traverse
dans celui protégé de quatre murs qui étouffent le son et dont l'opacité contient (conserve?) ce qui s'y passe
dans celui d'un système où les règles sont à inventer parce qu'il révèle ma proprioception vertigineuse de mes désirs
dans un pays où tout est possible parce que je choisis d'y poser un cadre, ou justement de l'exploser pour satisfaire mes faims, mes besoins
dans un endroit où le jugement et l'histoire n'ont plus de place
la question ultime devient celle de l'interaction avec l'autre dans cette buttée de mon désir contre ce que la relation provoque et induit chez moi
dans cette zone entre l'opacité de mon tréfonds et la "transparence" qu'ouvre la relation
Conte d'amour me fait plonger dans cet endroit sombre de moi, brutal, qui joue sans cesse et se joue des règles du jeu
subordination, asservissement, instrumentalisation, utilisation, soumission, à toucher du doigt, dans lesquelles plonger
et tout se révèle relation d'amour, noyau irréductible de mon désir d'existence et d'interaction au monde
Conte d'amour ouvre la boîte de Pandore de ce qui nous constitue au plus intime, au plus férocement inscrit dans nos désirs, individuels et pourtant vraisemblablement tellement collectifs
Conte d'amour est tiraillement, tension dans la violence ontologique de l'affect humain
mais Conte d'amour n'est pas une pièce morale
elle est une pièce que la morale concerne ou qui concerne la morale
l'enjeu est ailleurs
et ici un texte sans points, parce que la pièce n'en pose aucun, si ce n'est d'interrogation
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